La désindustrialisation, une fatalité ?

Extraits du 20H de France 2 du 14/09/2017

Vidéo 1 : Dreux : la désindustrialisation, une fatalité ?

L’usine Philips de Dreux (Eure-et-Loir) c’est plus de 30 hectares d’ateliers. La dernière en France où des téléviseurs étaient fabriqués. En 2010, c’est la fermeture. La production est délocalisée, près de 700 emplois sont supprimés. « Lorsque l’on a commencé à être découragé, c’est quand on a vu les Polonais venir; il fallait leur apprendre notre savoir-faire. On était un peu découragé parce qu’on savait bien qu’un jour ou l’autre ils allaient nous le retirer« , confie Monique Savidan, ancienne salariée de Philips. En Pologne, dans la plus grande usine de téléviseurs d’Europe, un appareil est assemblé en 25 minutes. La main d’oeuvre est nombreuse, peu qualifiée, mais bon marché. Pour le directeur la production aurait été beaucoup plus chère si l’usine était restée à Dreux.

Haut de gamme

Sur l’ancien site Philips, on ne fabrique plus de télés, mais du thé. Une entreprise spécialisée dans le haut de gamme s’est installée. Elle a même embauché d’anciens salariés de Philips, aujourd’hui très loin du travail à la chaine. 170 personnes travaillent dans cette entreprise. Sur place une autre société a créé beaucoup plus d’emplois. Un vaste centre d’appels. 600 employés travaillent ici pour le compte de mutuelles et d’assurances. À Dreux, le bilan en terme d’emplois est donc très positif. Même si le nombre de salariés dans le domaine industriel a fortement diminué.

 

Vidéo 2 : Emploi : les raisons du déclin de l’industrie française

Sur le plateau du journal de 20 heures journaliste François Lenglet revient sur le déclin de l’industrie française, en baisse vertigineuse depuis plus de quarante ans.

Les chiffres de l’emploi indiquent le déclin de l’industrie française. En 1973, l’industrie comportait 5.7 millions d’emplois contre 3.1 millions en 2017. Sur le plateau du journal de 20 heures, François Lenglet nous apporte quelques explications : « La montée des coûts dans les pays développés a provoqué des délocalisations massives dans les années 1980. Nos usines ont été aimantées par les pays à faibles salaires comme la Chine ou les pays d’Europe du sud. Mais il y a des facteurs propres à l’industrie française. La détérioration générale de la compétitivité française ou encore une mauvaise spécialisation dans le milieu de gamme. Pendant longtemps, les voitures de Peugeot ou de Renaud ont été trop chères pour les amateurs de low-cost et de qualité insuffisante pour convaincre la clientèle qui veut du haut de gamme » précise le journaliste.

Le combat n’est pas perdu

La France ne peut pourtant pas se passer d’industrie. François Lenglet ajoute « Nous avons besoin de l’industrie pour aiguiller l’innovation, pour la compétitivité, pour le dynamisme de l’économie. C’est un combat qui n’est pas perdu : l’emploi industriel montre des signes de stabilisation depuis quelques mois. Quant à l’industrie automobile, elle est parvenue à réindustrialiser, à faire augmenter la production de véhicules en France » conclut-il.

Vidéo 3 : Industrie : le renouveau des usines

Certaines industries parviennent à rester en France, elles ont su s’adapter en modernisant leurs usines. Voici à quoi ressemblent les usines de demain.

Robots, tests en trois dimensions, lunettes connectées, pour continuer à produire en France certaines usines parient sur les nouvelles technologies. Sur ce site d’assemblage de moteurs d’avion, un petit nouveau se balade au milieu des ouvriers. Sur le dos de ce robot, une pièce de plusieurs tonnes. Depuis quatre mois, toute la chaine a été repensée. Ce n’est plus l’ouvrier qui se déplace, mais le moteur qui vient à lui et se met à hauteur d’homme.

Augmenter les cadences

« Avec l’ancien processus, on était sur un cycle de montage de 11 équipes, maintenant cela nous permet de descendre à neuf équipes », explique François Viviande, responsable du support. Pour gagner en efficacité, les postes de montage sont bardés d’écrans. Chaque ouvrier s’y réfère à tout instant. De quoi se simplifier le travail et augmenter les cadences. Le site produit aujourd’hui 500 moteurs par an, il en faudra quatre fois plus en 2020.

septembre 17, 2017

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