Taux d’intérêt de la BCE : menace sur la dette française
Quand la croissance et la prospérité reviennent, que font les banques centrales ? Certains s’inquiètent de l’augmentation des taux d’intérêt.
Pour Bercy, c’était de l’argent facile : des milliards d’euros de dette, empruntés à des taux très bas. Jusqu’à ces dernières semaines, le taux des emprunts français à dix ans est brusquement remonté d’environ 0,6% à 1%. Quelques dixièmes de plus, mais une alerte très sérieuse selon l’économiste Philippe Dessertine, car les conséquences sur le budget de la France seront immédiates : « Ca veut dire que l’équilibre que l’on espérait atteindre par exemple à la fin 2018 peut être très vite remis en question ». Pire, ajoute l’économiste, « une remontée accélérée des taux non contrôlée, qui malheureusement semble être le scénario des derniers jours, signifierait pour la France une tension très très rapide sur son budget ».
Une remontée très lente des taux
Exemple rien que cette année, où la France compte emprunter environ 200 milliards d’euros : si les taux remontent de seulement 1 point, la facture globale à rembourser augmentera de 2 milliards d’euros. Tous les regards se tournent donc vers Francfort (Allemagne), le siège de la Banque Centrale Européenne (BCE). C’est elle qui depuis 2007 multiplie les interventions sur les marchés, pour maintenir des taux bas. Une action qui devient moins utile en période de croissance. Toutefois, certains économistes estiment que la remontée sera très lente. Considérée comme presque aussi sûre que la dette allemande, la dette française pourrait donc continuer d’attirer les investisseurs.
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